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Sam Tessier
Campeuse au camp de vacances Kéno
« Chevalier de la Mista, CHARGEZ! » crions-nous tous en cœur, les yeux remplis d’espoir et d’excitation, tous complices et unis. C’est ainsi que débutait chacune de nos journées d’expédition sur la Mistassibi Nord-ouest. Bonjour! Je m’appelle Sam Tessier, j’ai 16 ans et j’en aurai 17 en juillet prochain. Je suis campeuse à Kéno […]
« Chevalier de la Mista, CHARGEZ! » crions-nous tous en cœur, les yeux remplis d’espoir et d’excitation, tous complices et unis.
C’est ainsi que débutait chacune de nos journées d’expédition sur la Mistassibi Nord-ouest.
Bonjour!
Je m’appelle Sam Tessier, j’ai 16 ans et j’en aurai 17 en juillet prochain. Je suis campeuse à Kéno depuis mes 6 ans et cette année, si ce n’avait pas été de la Covid, cela aurait fait 8 ans que je fais partie de la magnifique famille Kéno. Cet été, j’ai franchi la ligne des voyageurs.
Après deux étés sans camp, je me suis lancée un défi et j’ai décidé de réaliser un séjour de 3 semaines qui était centré sur l’initiation au canot de rivière. Ce séjour était composé de deux expéditions, une préparatoire de 2 jours et une seconde de 8 jours sur la Mistassibi Nord-Ouest. C’était d’ailleurs la naissance de ce programme! Une grande aventure s’annonçait autant pour mon groupe que pour Kéno.
Il y a tellement à dire sur cette expédition, mais je pense que le mot idéal serait: magique.
Vous savez, quand l’on vit une expérience où les émotions vécues sont fortes et presque indescriptibles. Il est complexe d’évoquer aux autres le sentiment que l’on a ressenti avec la même l’intensité qui l’accompagne. Je pense que je pourrais faire un essai de 1000 mots sur les raisons du pourquoi j’ai adoré cette expérience. Cependant, j’aimerais vous faire voyager en quelques phrases seulement.
Imaginez-vous au plein milieu d’une forêt dense, verte et profonde qui ne cesse de sillonner à perte de vue. Vous entendez les gazouillements de la rivière qui viennent chatouiller vos paupières endormies le matin. Vous vous réveillez entouré de gens que vous venez à peine de rencontrer, mais qui, pourtant, sont déjà vos meilleurs amis. Un lien unique vous a lié et seuls toi et eux le savez. Tu sors de ta tente encore tout endormie, tu poses tes pieds sur du sable, car oui, les emplacements de dodos sont sur des plages incroyables. Après avoir frotté tes yeux, un spectacle de sons, de couleurs, d’odeurs et de sensations s’offre à toi. Une forêt dense de conifères te chuchote bon matin. La rivière infatigable est déjà bien réveillée. Le soleil encore somnolant échappe des lueurs roses, oranges et bleues dans le ciel. Tu vois les canots encore couchés sur la plage et tu es déjà impatient de découvrir les prochains défis qui t’en apprendront encore beaucoup aujourd’hui.
Ta troupe se réveille tranquillement, un feu commence à crépiter et déjà, tout le monde est uni. Tu prends un bon petit déjeuner et plouf, en équipe, tu sillonnes une rivière du Québec au plein milieu de nulle part. Il y a avec toi des gens complètement différents qui partagent tous une passion commune, le plein air. Tu passes ta journée dans une forêt mature et chaleureuse en étant uni et en apprenant sans cesse. Également, tu es avec toi. Et curieusement, tu te sens bien.
Pour moi la Mista, c’est ça que ça a été. Ce fut découvrir de nouveaux paysages, me découvrir moi, découvrir une passion incroyable pour le canot de rivière. Je n’en avais jamais fait avant. J’ai des difficultés motrices et pourtant, j’ai appris! C’est maintenant l’un de mes sports préférés!
Ce fut également découvrir une nouvelle famille en qui je peux, encore à ce jour, faire confiance et qui me suivra pour le reste de ma vie.
La Mista pour moi, c’était le partage. Le partage de moments parfois difficiles, parfois drôles, comme lorsque nous nous sommes tous déguisés pour affronter une journée glaciale. Je pense que la forêt n’avait jamais vu de gens aussi curieusement habillés, mais nous on avait bien du plaisir! Ou une autre fois ou pour affronter le vent, nous avons fait de notre bâche une voile et nous nous sommes pris pour des matelots, encore une fois dans une région isolée du Québec. C’était aussi partager des moments touchants comme lorsque nous nous sommes tous couchés sur un rocher pour regarder les étoiles et que nous avons tous chanté en coeur.
L’expédition permettait de partager ses connaissances et d’apprendre de celles des autres. C’était aussi d’apprendre à s’ouvrir à soi-même et à s’ouvrir aux autres. La Mista n’a pas toujours été facile, elle fut accompagnée d’une multitude de défis, mais ce fut également, la fierté de surmonter des épreuves chaque jour qui la définissait.
La Mista pour moi, c’était simplement de profiter au maximum des petites choses de la vie.
Que ce soit par, faire des débats sur les nuages en dégustant un petit lunch chaque midi, par les fous rires autour d’un feu ou encore les baignades improvisées dans cette eau glacée, c’était simplement bon
La Mista pour moi, c’était tous les petits moments que l’on passait au camp à jouer à des jeux farfelus, à faire des siestes collectives, à préparer notre expédition, ou simplement les moments où l’on était ensemble.
La Mista, c’était profiter de la vie, se dépasser, s’amuser, découvrir, apprécier, mais surtout devenir plus grand que nature .
« Chevalier de la Mista, Bon appétit! » criions-nous, prêts à nous endormir, le cœur rempli de joie, d’amour et de fierté par la journée que nous venions de traverser, toujours un peu plus unis. C’est ainsi que se terminait chacune de nos journées d’expédition sur la Mistassibi Nord-ouest.
Bye bye!