LesClassesNaturedupointdevuemoniteur

Je me souviens comme si c'était hier de la première fois que je suis arrivé à Kéno. J'étais un peu fébrile à l'idée de passer deux semaines loin de chez moi sans mes parents. À ce moment-là, je ne pouvais pas m'imaginer l'impact que ce séjour aura sur ma vie. Je passe encore mes étés au camp en combinant les rôles d'employé et de campeur.

Kéno est devenu une partie tellement importante de moi parce que j'ai grandi avec chacun de mes séjours. Chacun d'entre eux m'a permis d'en apprendre plus sur moi et m'a poussé à me dépasser. Alors que je commence ma vie d'adulte, le camp reste une partie importante de ma vie en m'offrant la possibilité de travailler. Ça me permet aussi de garder mon cœur d'enfant et d'effectuer un travail que j'adore ! Quand j'ai réalisé qu'étant au cégep, mes vacances commençaient plus tôt, je savais déjà ce que je voulais faire de ces longues vacances. Trois jours après la fin de mes examens j'étais sur la route de terre pour aller au camp. C'est là que j'ai découvert un nouvel aspect du camp : les classes nature. Ce sont des groupes scolaires qui viennent passer quelques jours au camp pour célébrer la fin de l'année.

Pour les élèves, les classes nature c’est la récompense pour leur année de travail. Quand ils arrivent, on sent que c’est le moment qu’ils attendent depuis si longtemps. En voyant cet enthousiasme dans le visage de dizaines d’enfants, on sait qu’on doit être à la hauteur de leurs attentes. Je pense que c’est ça l’essence du travail de moniteur : faire vivre une expérience inoubliable aux jeunes.

La veille de l’arrivée des groupes, on a une rencontre avec notre responsable, c’est là qu’on découvre notre groupe, notre horaire et notre hutte pour les prochains jours. À ce moment-là, le camp semble figé dans le temps. Le camp est complètement silencieux en l’absence des rires des enfants. On est environ une cinquantaine sur le site et, durant cette période de l’année, les couchers de soleil à la plage sont absolument magnifiques.

Le lendemain, c'est le grand jour ! Et c'est une journée très chargée. On commence par accueillir les jeunes en étant déguisés, ensuite on crée notre cri d'équipe qu'on présente quelques minutes plus tard au premier rassemblement. Après, c'est déjà le temps du dîner qui sera suivi de quelques activités, comme du rabaska, du tir à l'arc ou de l'escalade. Le souper est une petite pause bien méritée, mais ce n'est pas encore fini. Il nous reste une dernière activité et une petite soirée disco pour finir tout ça ! Après cette journée folle, c'est le temps pour les jeunes d'aller se coucher. C'est un de mes moments préférés parce que c'est le moment où je raconte les légendes du camp. Je peux partager ces histoires qui me sont si chères et qui font partie de l'ADN du camp.

Les classes nature c’est comme une tempête, tout va beaucoup trop vite. Les groupes arrivent, on fait connaissance, on fait plein d’activités et déjà c’est le dodo. Le lendemain, on enchaîne d’autres activités et c'est déjà la fin. On commençait à peine à les connaître et ils doivent déjà retourner à la maison.

Ce que j’ai réalisé en travaillant pendant les classes nature c’est que, pour plusieurs jeunes, c’est la première fois qu’ils passent une nuit sans leurs parents, alors que, pour d’autres c’est la première fois qu’ils se retrouvent entourés d’une nature aussi belle et vaste. En réalisant cela, je me suis donné comme mission de rendre cette première expérience aussi incroyable que possible. Je veux leur partager cet amour pour le camp et leur donner envie de revenir. Et ma plus grande récompense venait quand les jeunes me demandaient s’ils pouvaient s’inscrire pour l’été. Un de mes jeunes m’a particulièrement marqué parce qu’il ne voulait pas seulement revenir comme campeur, mais en tant que moniteur. Bien qu’il fût en sixième année, je voyais la joie briller dans ses yeux seulement en étant au camp. Il voulait tout savoir de la vie d’un moniteur et du fonctionnement du camp.

D'un côté plus personnel, les classes nature ont été une expérience inoubliable, surtout grâce aux personnes que j'ai rencontrées. Chaque été, je suis surpris de la vitesse avec laquelle nos collègues deviennent notre famille. Je l'ai particulièrement vu pendant les classes nature parce qu'on est une plus petite équipe que durant l'été. Dans le fond, on est une gang de gens qui sont prêts à passer leur été loin de leurs téléphones pour reconnecter avec la nature et faire vivre une expérience magique aux jeunes. Ce sont ces points communs qui nous rassemblent et, en quelques jours, des parfaits inconnus deviennent des amis pour la vie.

Après les classes nature, je suis parti en expédition sur les rivières Bazin et Gatineau avec le camp. Ces 17 jours d'expédition ont été parmi les meilleurs de ma vie. J'ai fini l'été en étant Chef Cuistot, ce qui m'a permis de connaître une nouvelle facette du camp. Je me considère très chanceux parce que, cet été j'ai eu la chance de travailler avec mon premier moniteur. J'ai pu le côtoyer alors qu'il était instructeur et moniteur volant. En le regardant travailler et en ayant maintenant de l'expérience en tant que moniteur, j'ai compris pourquoi je suis encore ici. C'est le fait de côtoyer des gens qui sont passionnés par leur travail sur un site incroyable et surtout d'inspirer les jeunes.

Il ne fait aucun doute que j’y retourne cet été pour vivre d’autres expériences aussi incroyables ! En plus, cet été j’ai la chance de faire partie de la plus longue expédition que le camp offre : la Labrador-Moisie.

On se voit au camp cet été?